Mon accouchement de 61 heures

Août 2009, je suis enceinte de 9 mois et j'en ai marre... Le terme est au 28 août et je prends mon mal en patience. Le samedi matin du 22 je perds le bouchon muqueux et vers 22h la première contraction ce fait sentir. J'appelle la maternité du CHUV, on me dit de venir au moment où les contractions seront à 5 min. A 4h du matin dimanche, n'y tenant plus je décide d'aller à la maternité quand même, (c'est mon premier, donc le stress aide pas mal)

On me fait prendre un bain avec de la lavande pour me "détendre", mais ça marche absolument pas, au lieu de ça j'ai des nausées...
La sage femme me contrôle et me dit vous êtes à 1cm de dilatation, donc en accord avec la gynéco elles décident de me donner des comprimés pour stopper les contractions (que j'ai pas pris de peur de faire du mal a mon petit mec) et de me renvoyer à maison en me disant de marcher le plus possible.

Donc dimanche 12h je sors de la maternité et nous allons avec mon mari de l'époque à Vidy, j'essaie tant bien que mal de marcher entre deux contractions mais je suis trop fatiguée. J'ai des nausées, je n'ai rien avalée et pas dormis depuis la veille.
Alors au retour à la maison je prends un bain très chaud pour essayer d'accélérer un peu les choses, mais non !

Désespérée je retourne à la maternité vers 1h du matin, lundi, la sage femme me re-contrôle et me dit vous êtes à 2 cm, on m'installe en chambre jusque vers 14h et là, rebelote on retourne à la maison.
Toujours avec des contractions de plus en plus insupportables, la fatigue et la douleur me font pleurer et j'ai du mal a retenir mes cris, tellement, qu'une de mes voisines est venue sonner à ma porte pensant que mon mari me battait ha haha....

Vers minuit les contractions sont à 2 min et j'ai horriblement mal, donc on re-retourne à la maternité, et LÀ ENFIN !!! On m'emmène en salle de travail, et je supplie pour une péridurale qui n'était pas prévu au départ.
Le paradis... je peux enfin dormir un peu.

A 5h du matin mardi, la sage femme me contrôle et je suis a 5 cm elle décide de me donner un produit pour intensifier le travail et dilater le col.
A 7h on me perce la poche des eaux.
A 9h je suis enfin à 9cm (une lueur d'espoir).
A 10h la gynéco arrive avec une dizaine d'étudiants en médecine qui viennent apprendre leurs futurs métiers. Il y a foule et tous regardent mon entrejambe... mignon non ?

Le monitoring montre que mon bébé n'a pas un rythme cardiaque régulier, la gynéco me dit qu'elle vas devoir griffer la tête de mon bébé pour contrôler le PH, le résultat n'est pas très bon, elle me dit "madame à la prochaine contraction vous allez pousser".
La panique m'envahit, j'ai peur de perdre mon bébé, je pousse tant bien que mal, mais le bébé remonte à chaque fois que j'arrête de pousser, alors la gynéco m'annonce que je vais subir une césarienne d'urgence car mon enfant est en difficulté.

Je pleure, mon mari m'a laissé seule, car il a la phobie des salles d'opération. L'angoisse me submerge, et je suis tétanisée, je n'arrive plus a parlé, seul mes larmes coulent.

Un infirmier essaie de me réconforter, mais c'est peine perdu, je demande à la gynéco ce qu'elle fait car je sens tout ce qu'elle me fait, mais je ne vois rien et je ne comprends pas ce qui ce passe, j'ai peur, très peur car je sens une grande tension dans la salle.
Au moment de sortir le bébé qui était la tête en bas, il s'est bloqué avec son bras, alors la gynéco le retourne dans mon ventre pour le tirer par les jambes, mais il ne crie pas... Ce sont les secondes les plus longues de toute ma vie, lorsque enfin je l'entends... Mon soulagement est telle que je m'évanouis presque, mais quel bonheur !!! Et tout cet amour instantané, je n'ai plus peur, maintenant il est là, et il va bien et j'ai tout oublié...

MARDI 25 AOÛT 2009 A 11H08, naît mon fils après 61 longues heures.

Et voilà la naissance une peu mouvementé de mon premier petit mec, qui fait mon bonheur depuis bientôt 6 ans maintenant, et nous attendons un deuxième petit mec pour fin juin.
Avec mes salutations, je vous souhaite une belle journée.

Valentina.

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