Alimentation enfant

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Faire le point sur l’alimentation chez l’enfant

L’alimentation est une dimension essentielle au niveau de l’être humain qui commence dès la vie intra-utérine. Pour l’enfant à naître, elle est indissociable de la mère, dite « nourricière »

Tout commence par les biberons...    
A la naissance, le bébé est doté d’un comportement inné pour s’alimenter avec la succion. Les premières inquiétudes maternelles surgissent également : « Mon bébé a-t-il assez mangé ? » « J’ai peur de ne pas avoir assez de lait… » « Et si mon lait n’était pas assez nourrissant ? »

La qualité des premières prises de biberons ou tétées est déterminante pour le développement psychique de l’enfant. Les contacts corporels, paroles, regards ou bercements maternels constituent des éléments sécurisants pour l’enfant, donc dénués de toute angoisse pouvant perturber le bien être de l’enfant. S’il se sent protégé, le nouveau-né investira alors son attention vers le monde extérieur.

Mange !
Vient ensuite la période de l’enfance. La diversification des repas et le goût se développent, les refus alimentaires se verbalisent. A ce stade, la mère ne doit pas interpréter ce refus comme un rejet de sa personne mais comme une prise de position de l’enfant, un début d’individuation (séparation symbolique entre l’enfant et ses parents), qui est normal.
C’est également la période pendant laquelle l’alimentation se constitue comme un « élément de négociation ! » : « Si tu ranges ta chambre, tu auras ton gâteau préféré ! » 

Plus tard, l’enfant se trouve dans une situation paradoxale : il souhaiterait devenir plus indépendant mais appréhende en même temps la traversée de la frontière entre le monde des adultes et l’univers douillet de l’enfance. Au niveau alimentaire, les frites, le hamburger et autres hot-dogs réconcilient les deux idéologies. D’un côté, il s’oppose à ses parents avec le choix d’une nourriture différente mais peut également « régresser sans culpabiliser » en mangeant avec les doigts. A manier toutefois avec modération lorsqu’il s’agit de se nourrir !

Je mange donc je suis
En revanche, quelle que soit la période, l’alimentation est également fortement marquée par l’aspect socioculturel. Dans certaines familles, il est important de se réunir lors des repas. C’est un moment d’échanges émotionnels (si la télévision reste éteinte !). Dans d’autres foyers, chacun mange de son côté et à des horaires différents. De ces habitudes va aussi dépendre le futur comportement alimentaire.

Aujourd’hui, l’école constitue également un enjeu alimentaire, notamment avec les distributeurs automatiques qui poussent au grignotage et à la consommation de produits sucrés. Les députés ne s’y sont d’ailleurs pas trompés en renforçant récemment la loi sur la prévention de l’obésité.


Quand la nourriture devient pathologique
Au plan psychologique, l’obésité est toutefois et aussi souvent consécutive à une hyperphagie entretenue par le milieu familial générateur d’angoisses, de non-dits ou de culpabilité. Face à ce climat mortifère, l’enfant se protège par l’intermédiaire d’une « enveloppe corporelle supplémentaire » A ce stade, il est primordial d’instaurer une psychothérapie, en complément avec un régime hypocalorique.

D’autres pathologies alimentaires comme l’anorexie mentale (privation volontaire de nourriture), la potomanie (besoin impérieux de boire de grandes quantité d’eau ou tout autre liquide) ou le pica (ingestion de substances non comestibles au-delà de la période normale – entre 4 et 10 mois -) sont révélatrices de désordres psychiques qu’il convient également de prendre en charge rapidement avec le soutien de spécialistes.

Au final, l’alimentation constitue clairement un indice de dysfonctionnement psychique. Le conflit s’exprime par le corps au lieu de se cristalliser par les mots. Afin d’atténuer les dommages, investissez dans la parole plutôt que d’attendre le coup de fourchette !


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