La logopédie

Danielle Bloch, logopédiste à Lausanne, nous explique sa profession :
« Nous traitons les troubles : du langage oral et écrit, de la communication et de l’alimentation. Comme les problèmes de langage peuvent avoir des origines diverses, la logopédie est clairement une profession se trouvant à la croisée de plusieurs domaines (médical, pédagogique, psychologique, linguistique). Elle concerne les enfants mais aussi les adultes et peut s’exercer en milieu scolaire, institutionnel, hospitalier et aussi comme indépendant. »

Les différentes pathologies courantes ?

On distingue tout d’abord les troubles du langage oral. Ils apparaissent souvent déjà tôt.

• Troubles de l’articulation : tels le zozotement, le schlintement (lorsque l’air s’échappe sur les côtés), le nasonnement (quand l’enfant parle du nez).

• Retard de parole : il manque des sons ou l’enfant transforme des sons (ex : papo pour chapeau)

• Retard de langage : la syntaxe n’est pas correcte, le langage n’apparaît pas ou ne se construit pas.  Dès 6 ans, on parle d’une dysphasie.

• Bégaiement : l’enfant bloque sur des mots ou les répète ; on sent chez lui une tension qui monte dans son corps, il se crispe, il souffre. Si cette situation s’installe et qu’elle devient permanente, il faut consulter. Comme nous l’affirme notre spécialiste, le bégaiement est un trouble important du langage oral qu’il faut traiter rapidement. Il peut très bien céder lorsqu’il est pris assez tôt, avant 5 ans.

• Troubles de la déglutition : Parfois liés à la succion ils peuvent entraîner une déformation de l’articulé dentaire sous forme de béances. Une déglutition correcte doit être rétablie avant ou pendant le traitement chez l’orthodontiste, si nécessaire.  

• Les troubles de la voix raucité vocale chez l’enfant qui crie beaucoup.

Puis l’enfant arrive en âge d’être scolarisé. Apparaissent alors les troubles du langage écrit tels ceux liés à l’apprentissage de la lecture. L’enfant va par exemple inverser des mots ou des syllabes, confondre, assourdir des sons, transformer des mots ou inventer. Il s’agit de « troubles de la conscience phonologique ». On ne parle de dyslexie que si l’enfant présente un retard dans l’acquisition de la lecture d’environ deux ans. Il en existe plusieurs types et elle est rarement isolée, d’autres difficultés y sont liées. Donc attention, Danielle Bloch nous met en garde : « Ce n’est pas parce qu’un enfant inverse parfois des syllabes qu’il est forcément dyslexique ! »
Les problèmes d’orthographe, vont des difficultés plus ou moins simples jusqu’à la dysorthographie (permanence dans les troubles : sons, règles de grammaire, non-individualisation des mots : Ex lavion, homophones  etc.)

Certains logopédistes traitent aussi les troubles de l’alimentation le plus souvent consécutifs à une pathologie plus globale, ces difficultés de mastication et de déglutition peuvent apparaître sans autre problématique de la zone orale. Dans son cabinet, Danielle Bloch traite les troubles de la déglutition. Elle nous raconte : « Un jour, j’ai reçu un enfant qui ne se nourrissait que de purée. Il a fallu lui apprendre à mastiquer, puis, petit à petit, en travaillant avec l’enfant et ses parents, nous avons introduit des aliments solides de plus en plus importants, jusqu’à ce que ce petit garçon mange enfin comme un enfant de son âge! »

« On parle donc de troubles du langage  pathologiques lorsqu’ils sont permanents, qu’ils affectent la vie de l’enfant, qu’il en souffre et qu’il n’arrive plus à gérer lui-même. Dès lors, il faut consulter pour qu’on puisse l’aider! », explique notre spécialiste.

Le logopédiste interviendra aussi dans des cas plus lourds tels la surdité, l’aphasie, la trisomie et bien d’autres.

La consultation

Les parents demandent au professionnel une évaluation de leur enfant. Ce dernier fait alors ce qu’on appelle un bilan. Il commence par une anamnèse de l’enfant, son histoire. Il posera aux parents des questions sur la vie de l’enfant, sa santé, son développement, ses relations avec sa famille, ses pairs et les autres adultes, l’école, etc. « Cette première rencontre va permettre d’observer l’enfant et aussi l’interaction qu’il a avec ses parents et de tester son langage, dans le but de comprendre son problème et de savoir comment l’aider», nous dit Danielle Bloch.
Le bilan se déroule sur 3 à 4 séances, en général  suivant l’âge et les difficultés présentées.
Un examen de l’audition chez l’oto rhino laryngologiste (ORL) sera effectué. Le logopédiste va collaborer, si nécessaire, avec d’autres spécialistes, comme le pédiatre, le psychomotricien mais aussi avec l’ostéopathe, l’enseignant, etc…

Pour plus d’infos: www.arld.ch et les centres privés dans les différents cantons.

©Copyright: Le journal des mamans

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